vendredi 25 avril 2014

Long Beach, le retour

Ca y'est, on est de retour!
Réalisé avec trucage... :) on vous rassure!

Ce matin, personne n'avait de grosses cernes malgré les nombreux trains qui ont littéralement traversé nos chambres...
On a bien mangé et c'est un euphémisme vu la taille des assiettes de ce resto de la rue Cleveland d'Oceanside avec ses airs art-déco de Miami.


Deux taxis animés par des chauffeurs sympatiques nous amènent à l'aéroport et on embarque nos affaires. Décollage vent de travers, le long de la rivière pour ne pas déranger l'école et l'église dans l'axe et nous voilà sur l'océan. On longe cette fois le sus de la base de Camp Pendelton et sa base d'hydroglisseurs et ses pistes d'entraînement aux appontages de porte-avions. Et on met le cap sur Catalina, 3500ft, sur la petite couche de nuage, à la recherche des baleines et des dauphins... sans succès.
Derrière le front froid de cette nuit, il y a cette petite couche de nuages épars ou fragmentés.
On aperçoit alors l'île de Catalina, et nous voilà alors à 4 avions cette fois, de retour.
On s'arrête pour boire un jus (on n'a pas encore très faim vu le bon breakfast de ce matin...) et on dévalise le shop.

C'est seulement au moment où on voit les nuages lécher les crêtes ouest qu'on se met à se demander s'il ne serait pas mieux de partir. C'est trop tard: le sommet de l'île est dans les nuages et le décollage à l'ouest vent de face (10kts) est maintenant impossible... Va-t-on passer ici la nuit? Est-ce mieux d'attendre? Peut-on décoller vent de dos vers l'Est sous la couche, puisque les nuages arrivent de l'Ouest? On monte à la tour et on consulte la dernière météo qui ne s'est pas améliorée et qui va se dégrader ce soir apparemment. Il fait froid avec ce vent et le chef de la tour nous emmène en van pour voir la situation à l'Ouest. Ca semble bon de ce côté, pas d'obstacle et bonne visi: on file de retour à la tour pour vérifier les performances au décollage vent de dos. Aucun problème avec notre configuration, même en prenant le pire cas. Nous nous retrouvons pour en discuter encore une fois, et on se décide à partir.

Le décollage est plus long bien sûr, mais parfaitement selon les calculs et nous voilà en route, et bientôt la côte de Los Angeles apparaît.
Ca crépite littéralement à la fréquence de la tour de Long Beach, et le contrôleur ne chôme pas. 59U fait un circuit d'attente sur le Queen Mary, pendant que le reste procède pour la piste 25R. Pas de boulette de notre côté: la concentration et la maîtrise sont admirables :) et nous voilà tous au sol après un joli atterrissage vent plein travers de 8kts et un roulage intéressant puisqu'on a posé cette fois à l'opposé des hangars de l'école. Ca transpire dans nos 4 machines, mais on a tous le big smile en coupant le moteur pour la dernière fois. Pas de casse, pas d'incident et de magnifiques vols en équipe : c'est encore une sacrée aventure que nous avons vécue là, sous la direction impeccable de Philippe. Un big THANKS à lui!!!
Ce soir, on va fêter ça comme il se doit :)
MERCI encore à toutes et tous pour vos commentaires, vos messages, vos pensées. C'était un plaisir de partager ce voyage avec ceux qui nous sont chers :) A très bientôt!
UncleSam

Ocean's thirteen

Nous y voilà à l'océan, après une journée de beaux vols, dans la montagne, la forêt et le désert.
On a bien démarré la journée comme chaque jour avec un bon breakfast au soleil devant le bistrot, de l'aérodrome, pour éviter l'intérieur où flotte un brouillard bleu de fumée de bacon. La patronne au cheveux courts est une force de la nature qui appelle ses clients "honey" ou "sweetie": notre sheriff semble avoir la cote :) et des habitués du troisième âge viennent prendre leur breakfast habituel servis directement dans leur vieux tacot, par la serveuse (qui a tout autant de caractère et une bonne humeur qui fait plaisir). Notre challenge est de commander comme les vrais 'ricains le breakfast sans que la serveuse ne pose de question concernant la commande comme le type d'oeufs (scrambled, sunny side up, turned over, etc.), le type de pain (whole, sarrado, etc.), avec ou sans bacon, etc. On est devenus très bons à ce jeu là!

On retourne avec "notre" Oldsmobile à l'hôtel récupérer nos affaires et retour à l'aérodrome. Nous voilà à nouveau en route pour de nouvelles aventures. Départ à la queue-leu-leu pour la piste 17, pour un décollage à la descente dans la vallée, puis on met le cap au nord quelques nautiques pour rejoindre les montagnes et le Séquoia Parc. Les incendies récents ont laissé des traces et les troncs calcinés sont comme des fantômes: mais la vie reprend et la végétation redémarre, c'est la vie. Un F/A-18 nous dépasse dans la vallée et nous passe en-dessous!

On tourne dans les montagnes et nous voilà à nouveau cap au sud. En passant les crêtes, on aperçoit les séquoias qui dépassent les cimes et leurs troncs sont bien reconnaissables avec leur couleur orange caractéristique, et leur panache rondouillard.
Au loin, un peu avant le désert, sur le crêtes, des éoliennes apparaissent à l'horizon et on les accompagne à basse altitude dans leur lent ballet.
Quel contraste en quelques km entre la forêt verte et le désert mojave que nous survolons maintenant, avec à notre gauche la célèbre base d'Edwards sur son lac salé. Ici, les avions les plus secrets sont développés, et leurs premiers vols sont exécutés le plus souvent la nuit pour ne pas attirer les regards et les pixels des appareils photos de satellites-espions.
Un petit touch à Mojave, sans avoir croisé Space-Ship One ou Two et on se dirige sur General Fox où on s'est tous donné rendez-vous avec l'équipe pour un stop intermédiaire et refaire le plein.

A nouveau, on tombe sur un restaurant d'aérodrome chargé de photos relatant l'histoire des vols de la région, des records, des personnes ayant travaillé sur des avions ou des programmes célèbres, etc. On mesure vraiment l'importance de l'aviation dans l'histoire et la culture américaine, ce qu'on retrouve souvent en France ou en Angleterre, mais beaucoup moins en Suisse malheureusement.
Notre prochain "leg" nous emmène à Flabob, à l'Est de Los Angeles, proche de San Bernardino. On longe la rangée de montagnes séparant le désert et l'océan avant de passer le col de San Bernardino, qui nous rappelle le nôtre en Suisse, mais en plus modeste.  C'est impressionnant comme on ne voit plus les limites des agglomérations et finalement ça n'est qu'une seule et même zone urbaine de Los Angeles à San Bernardino. On passe entre les zones contrôlées des aéroports et aérodromes et on se faufile sur le petit terrain de Flabob.


Flabob est petit mais costaud: des hangars partout, et des machines incroyables. Un vieux pilote du coin, Conrad, qui se sert un brandy nous propose un verre et de l'eau. On décline le verre et à regret car il a un joli bar dans son hangar: on a encore un vol devant nous. Il nous fait ensuite le tour d'un autre vieux hangar qui contient des répliques d'avions "racers", c'est à dire d'avions de courses construits uniquement pour la vitesse. Ces avions ne volent plus mais sont dans un état neuf et ont des allures parfaites. Des panneaux dans le hangar expliquent l'histoire de ces avions et de leur construction. On est tous là autour comme des gamins ;)

Et ensuite on monte à bord d'un C-47 (DC-3 militaire) qui rappelle des souvenirs à Claude. Cet avion a transporté rien que Sir Winston Churchill! Ils avaient donc installé des toilettes plus grandes pour cette raison, car Winston avait une grande carrure.
Puis, clou du spectacle, on nous ouvre un dernier hangar qui contient une réplique du Wright Flyer, construit par des élèves en classe aéronautique de Californie. Dans ce même hangar, il y a une partie d'une collection de plus de 1000 maquettes d'avions faites à la main par leur propriétaire pour la plupart...époustouflant! Combien d'heures de travail est-ce que ça représente...entre le Wright Flyer et les maquettes?


Temps pour nous de repartir, car l'idée est de rejoindre la côte de l'océan avant que le front froid ne nous rejoigne demain, comme ça on pourra facilement remonter le long de la côte, sans relief, pour rentrer à Long Beach.

On met cap au sud, survol du Lac Elsinore, et des fleurs dans l'axe de la piste de Fallbrook, et après avoir longé la grande base des Marines de Camp Pendelton, nous voilà sur la petite piste d'Oceanside.
Un taxi nous amène dans le Motel dégoté par notre GO PhilippeM et il est temps pour nous de siroter une petite bière sur le toit d'une terrasse de la ville, au coeur du festival de rues qui a lieu tous les jeudis.

On espère que la nuit sera bonne, car on est à côté d'un passage à niveau du train, où ces derniers signalent leur passage à grands coups de klaxon...
POOUPOUUUU-tchingtchingtching-POOUPOUUUU-tchingtchingtching...

jeudi 24 avril 2014

Passage de la Sierra

Nous voilà rassuré, ce matin mercredi, le vent est retombé à Jean et on va pouvoir repartir. On se retrouve au restaurant de l'hôtel-casino où on a pris notre table habituelle. On fait le point météo: un système frontal arrive depuis le Pacifique et passera sur Los Angeles vendredi, c'est donc préférable de ne pas monter au nord-ouest à la rencontre de ce front ou de se faire rattraper, mais il est préférable de passer les montagnes de la Sierra Nevada au sud et de gagner la région de Los Angeles un peu plus vite. Malheureusement, ça veut dire qu'on va devoir renoncer à survoler la région de San Francisco au nord de notre parcours prévu.
Nous voilà alors partis de Jean pour Kern Valley au sud de la Sierra Nevada, via Lone Pine. On croise à Jean les parachutistes qui cette fois peuvent aussi voler car il n'y a plus de vent.
Décollage, Claude vole cette fois avec Alex dans le 59U qui est en patrouille avec Sam et Raphaël dans le 1LP, puis les deux Philippe dans le 20Z. On ne résiste pas à se dégourdir les roues en faisant un touch à Sky Ranch, un terrain au nord-ouest de Jean, puis cap sur Shoshone, à l'entrée de la Death Valley.

Et là c'est le spectacle son et lumière: les exclamation de passagers et des belles choses plein les mirettes. La plaine de la vallée de la mort est une plaine salée immense orientée nord-sud, sous le niveau de la mer, entourée de montagnes de 3000m. Le couleurs sont à couper le souffle et les formations géologiques environnantes sont splendides et très variées. On croirait que les taches blanches sont de la neige, mais c'est du sel, car ici il fait 50°C en été, et il n'y a presque pas de précipitations, donc quasi pas de végétation. La route du parc national sillonne dans le fond la vallée et nous permet de garder la notion l'échelle. On est à 6000ft environ où la vue est splendide et on voit deux de nos avions en patrouille à quelques pieds du sol, avec leur ombre qui suit le relief. C'est un bon exercice d'essayer de les repérer. 


On entame une descente dans les montagnes de toutes les couleurs et quelques minutes plus tard on se retrouve derrière Philippe et Claude, sur la croûte de sel et notre altimètre indique -100 ft, on voit les voitures d'en-dessous...


On poursuit, vers Furnace Creek, les dunes de sable jaune de Stovepipe, et le cratère de Uhubehe avec sa roche noire. C'est là le point le plus au nord de notre parcours cette année. On repart au sud, en direction de Lone Pine, en faisant un passage au célèbre lac où les pierres laissent des traces dans le sable avec le vent. Mais aucune trace en vue...les pierres seraient-elles en vacances aussi?
Avant de poser à Lone Pine, on survole l'exploitation saline du lac Owens, au sud de Lone Pine. C'est un environnement coloré qui doit être bien hostile aux machines de chantier qui y circulent, mais les formes et couleurs sont splendides.
En toile de fond, les montagnes de la Sierra Nevada nous rappellent nos Alpes nationales, et on voit bien le mont Whitney sous la neige, avec ses 14449ft, soit 4404m. Ca fait du bien de s'arrêter, après 2h30 de vol et d'émotions.
La patronne de l'aérodrome nous propose de passer la commande des sandwichs et d'aller nous les chercher au resto du coin. Quel accueil!
On découvre grâce à une photo dans le vieux lobby du club-house, qu'ici-même en 1914, il y a cent ans, posait un avion qui avait survolé le mont Whitney pour la première fois. Sacré exploit pour l'époque!
Nous voilà repus, la soif de nos avions étanchée : on peut repartir.
Cap au sud, sur notre destination du jour Kern Valley. Nous repartons sur le lac salé pour quelques belles images à basse altitude, survol de l'autoroute et jeux d'ombres avec la police sur la route...

On longe de belles formations volcaniques qui sont dans une zone militaire interdite comme il y en a beaucoup ici.

Puis cap à l'ouest sur Kern Valley, petit terrain logé au fond de sa vallée verdoyante. Le vent est de vallée est fort, mais bien dans l'axe, et après quelques minutes, voilà nos 4 machines au bercail, alignées comme à l'armée, pour la nuit.

Steve, un iranien d'origine au large sourire, nous accueille et nous loue sa vieille Oldsmobile aux pneus mal gonflés pour nous permettre de rejoindre le village de Kernville. C'est drôle de voir un autocollant "CH" par ici.

C'est l'heure de l'apéro, au frais, car le vent souffle et une fois le soleil couché, la température retombe vite. On déniche un petit restaurant italien et la soirée finit en disco mobile dans l'Oldsmobile pilotée par Alex... :)

mercredi 23 avril 2014

Le vent nous plaque à mafia-land

La nuit à Bar Ten dans la roulotte ou à la belle étoile sur la piste restera dans nos mémoires et vaut tous les hôtels 5 étoiles du monde.
A 8h on est tous aux avions qu'on laisse de côté un moment, pour laisser de la place aux deux Dornier 228 qui viennent d'arriver pour déposer des passagers pour le Ranch. Quelle animation sur ce tarmac! Un des pilotes nous annonce que le vent se lèvera dans quelques heures...
On aligne nos 4 avions, et chacun repart, à la descente (la piste est légèrement en montée dans la vallée). Cap sur Jean pour faire le plein, puis Shoshone ce soir au sud de la Death Valley. Survol des derniers bras du Grand Canyon, puis du Colorado encore une fois, avec sa couleur rouge-brun-vert-bleu-blanc caractéristique, selon la direction du soleil. En passant à Pearce Ferry, on se fait un touch, en repensant à la fabuleuse nuit qu'on avait passée là en 2011 avec la super équipe©.
La turbulence augmente petit à petit car le vent du sud-ouest forcit. On remonte le lac Mead en patrouille avec 59U, pour découvrir le terrain de Echo Bay, mais sans s'y poser car il y a là-bas 30kts de vent et pas dans l'axe de la piste.

Pour être plus au calme, on grimpe lentement à 6000ft et après être redescendu au sud du lac Mead (dont le niveau est bien bas), ses rivages découpés et le barrage du Hoover Dam, on met le cap sur Jean après le survol de Boulder City. On passe sous les espaces d'approche de Las Vegas, et au loin les nuages de sables soulevés par la force du vent sont bien visibles. L'ATIS de Las Vegas transmis par PhilipeM nous rassure: le vent est fort -30kts- mais dans l'axe de la piste 20 de Jean. 
A Jean où on s'est enfin posés, un hélico dans le circuit pratique des auto-rotations (pannes de moteurs simulées) qu'il répète de façon chirurgicale: la classe, avec ce vent, c'est une belle performance.

La question, une fois le plein de nos avions effectué: va-t-on ou peut-on repartir, avec ce vent? Est-ce qu'il va retomber avant la nuit? On file à pied dans le casino voisin, pour y manger (les campeurs de Bar Ten n'ont encore pas mangé de petit-déj!). L'ambiance dans ce casino perdu le long de l'autoroute qui mène à Las Vegas est terrible: machine à sous multicolores dans une salle où il est impossible de dire quelle heure il est, mélange d'odeurs de fumée et de graisse de friture, vieille moquette tachée de boissons à 1 dollar pour saouler les joueurs additifs avachis sur leur chaise, tables de blackjack vides (il est 12h), un surveillant de salle qui zone comme un vautour... le tout dans une salle bourrée de caméras et de miroirs sans teints à l'étage qui surplombe la salle. Welcome to mafia-land. Le contraste avec la nature imposante du Grand Canyon est violent...
Pour faire le point sur la situation, on retourne à l'aéroport de Jean à pied et on étudie les options: repartir pour Shoshone, continuer plus loin à Eastern Sierra ou Mammoth Lake. Mais la conclusion est toujours la même: trop de vent et de turbulence. Ca se confirme après avoir appelé un opérateur météo sur 1-800-WX-BRIEF (numéro gratuit et service personnalisé de météo et flight planning, fait par un humain qui parle en vrai...à l'heure d'internet et des services payants, c'est remarquable).
Conclusion: le vent est plus fort que nous et on va passer la nuit à mafia-land :) On repart avec nos affaires sur le dos, et on s'installe dans nos chambres dans l'hôtel-casino. Au loin, le ciel est jaune-laiteux, tellement le vent est fort. Rendez-vous est pris pour la fin d'après-midi pour quelques parties de billards et de baby-foot endiablées. C'est plus intéressant que de perdre de l'argent au hasard...
Avant d'aller manger, on se retrouve tous un moment pour faire le point pour la journée de mercredi et discuter des options. Le vent est prévu de faiblir et on va alors profiter de rattraper le temps perdu, donc pas d'arrêt à Shoshone, et on continuera d'avancer au nord, avant de reprendre au sud pour rentrer. Il faut avancer, car la météo au nord vendredi pourrait être humide.
Un repas, quelques desserts colorés et des discussions animées plus tard, le marchand de sable commence sa tournée...

mardi 22 avril 2014

Tout-en-Canyon

Ce matin, pas de petit-déj à l'hôtel: on va à Seligman: au départ de notre "porte-avion" de Sedona, on retrouve depuis les airs l'église dans la roche, puis cap sur Seligman, en longeant des mines et en survolant de nombreux "back yard" (arrière-cour) où systématiquement on voit un ou plusieurs motor-homes dans des états divers et des dizaines d'objets entassés. Le plus étonnant est que souvent ces maisons sont au milieu de nulle part!
On arrive à Seligman et on fonce direct au Lilo's Café, point sans doute névralgique de la célèbre Route 66. Il y a une ambiance incroyable, avec les motards, la déco et les références allemandes partout puisque Lilo la patronne est allemande.
On est à côté de la ligne du train qui passe parfois avec son bruit de locomotives diesel et son klaxon caractéristique.
On repart pour Bar Ten, notre destination du jour. Pour faire un peu de formation au vol en formation, Claude et Dominique changent d'équipage pour coacher Raphaël dans son avion, et Alex nous rejoint. On part, le 1LP à droite de la piste puisque le vent vient de gauche afin que les tourbillons partent à droite et le 59U à gauche, décollage en patrouille. On grimpe gentiment à 10'500 ft car le Grand Canyon que nous allons survoler demande de voler haut pour des questions de sécurité et de protection de la région. La vue est à couper le souffle, et de faire ce voyage à 2 avions est vraiment sympa. En dimension, le Grand Canyon est aussi grand que la Suisse, et profond de 2000m ce qui vous laisse imaginer les dimensions du monstre géologique.

Une fois le Canyon traversé dans le couloir vers le nord, on n'a plus d'altitude minimale et on descend en patrouille faire de la reconnaissance, pour trouver un petit terrain appelé TWEEP (marqué au sol avec des cailloux), localisé une vallée à côté de Bar Ten. C'est magnifique et le temps est toujours avec nous: splendide et pas trop chaud.
On arrive à Bar Ten, en patrouille plus ou moins disciplinée et nous voilà posés, avec nos 4 avions dans la pampa.
La fine équipe...ceux de 2011 reconnaîtront le coin :)

Sean, l'aide du camp du Ranch de Bar Ten vient nous chercher en bus et nous dépose dans cette "oasis" de Ranch: un petit complexe de maisons, de roulottes, une terrasse de gazon, un terrain de volley, un parc d'entraînement au lasso, un centre de nature (animaux du désert), des sanitaires, un shop, du wifi (2è ressource la plus importante après l'eau) et un billard.


On se fait un petit apéro et un repas pas piqué des hannetons dehors au soleil! Une ou deux parties de billard, et de l'observation de la nuit étoilée plus tard, une partie reste dormir dans les roulottes et le reste retourne à pied aux avions pour planter la tente.
Les paupières sont lourdes... good night folks!

PS:
Merci pour vos messages et commentaires. Pour info, beaucoup de photos aériennes sont de Roxane quand c'est moi qui vole devant car je ne peux pas tout faire en même temps :)

lundi 21 avril 2014

Hauts plateaux hauts en couleurs

Lever tôt ce matin dimanche pour profiter du reste de la journée une fois arrivés à notre destination du jour: Sedona. Mais en groupe, se lever tôt et aller vite est une véritable gageure! Le style de notre Sheriff Philippe nous convient bien, car il n'est pas trop "militaire", donc on se sent en vacances :)
On saute dans nos tsautses, pardon, nos pantalons (je traîne trop avec Alex et me fais contaminer par son patois des Ormonts), et après s'être entassés pour quelques allers-retours dans une vieille Buick convertie en "taxi", nous voilà de retour au restaurant "Crosswinds" de l'aéroport de Payson. L'établissement est très couru d'habitude, j'ai l'impression, et là il fait beau et c'est jour de Pâques, donc c'est bondé. Par chance, 3 tables se libèrent en même temps et on peut manger ensemble.
Il y a de l'ambiance dans ce bistrot, avec les maquettes suspendues au plafond, les clients au fameux chapeau de cowboy Stetson sur la tête, les rideaux aux motifs d'avions, la serveuse Cathy qui a une pêche d'enfer et fait des free hugs à tous. Vous avez vu aussi dans le billet précédent la dame arborant fièrement ses oreilles de lapin! Sur le tarmac aussi il y a beaucoup d'ambiance car plusieurs avions sont venus de toute la région juste pour le petit déjeuner. C'est dire si cet endroit est particulier.
Le temps passe et on embarque alors dans nos avions, refait le plein et nous voilà repartis. Virage à droite de 30° au décollage pour éviter le bruit sur la ville, et on grimpe. Le terrain est déjà à 5157ft (1579m) et on est plein, donc nos avions montent péniblement, d'autant qu'un petit rabattant nous empêche de passer la crête (où Geronimo a livré sa dernière bataille avec les américains). On se re trouve sur ce haut plateau boisé et on est déjà à 8500ft, à 1000ft/sol.

Lacs, buissons, marais de tourbe, et grands pins recouvrent le paysage. Puis on voit bien le désert qui reprend au loin, car la couverture de petits cumulus s'arrête, ce qui indique bien que le sol n'évapore pas d'eau. On met alors le cap sur le fameux Meteor Crater, en longeant un lit de rivière sinueux comme un serpent.

Le Meteor Crater, comme son nom l'indique est un trou creusé par l'impact d'un astéroïde il y a bien des millions d'années. On voit bien les bords qui remontent. Nos quatre avions tournent comme des rapaces autour de ce site et il faut ouvrir l'oeil, tout en se parlant à la radio pour garder nos distances entre nous et rester en sécurité.

On continue, en direction du Painted Desert, haut plateau encore, constitué de falaises et de canyons de couleurs incroyables, creusés par le vent et les précipitations.
Cap ensuite sur les parcs du Wapatki et du Sunset Crater. On réalise vite en voyant la couleur de la roche aux alentours que cette région est une ancienne région volcanique. Le cratère d'un de ces volcans servait même de terrain d'entraînement pour des missions spatiales tellement ça à l'air lunaire ou...martien.

Cap alors sur Flagstaff, pour un touch (il y a pas beaucoup d'aéoroports dans la région, on se contentera de celui-là). Le pauvre contrôleur de Flagstaff se rappellera de nous car un de nos avions piloté par Marcel (nom d'emprunt), après s'être mal orienté, finit à contre-sens dans le vent-arrière, et l'autre volé par Hugo (nom d'emprunt aussi) après avoir coupé le volume de sa radio n'entend plus pendant quelques minutes les appels du pauvre agent fédéral de la tour. Plates excuses: c'est la seule chose à faire, et l'apéro ce soir sera offert par un des protagonistes :)
Hop, cap sur le lac Mormon, probablement aussi au fond d'un vieux cratère de volcan. Les couleurs et les formes sur ce lac sont étonnantes.
Il est temps de se diriger vers notre destination, en se faufilant entre les petites averses sous les cumulus. Le paysage devient très vertical et les couleurs deviennent très oranges. Splendide.
Sedona avec sa piste 03-21 est juché sur un plateau qui surplombe la ville, et on dirait un peu un porte-avion.
Il y a même des jets privés, les Coast Guards héliportés (loin de leur côte...) et des hélicos font des tours vers les parcs nationaux voisins (Monument Valley, Grand Canyon, etc.).

On loue deux voitures, et une fois les bagages rassemblés on file les déposer aux chambres réservées par le Sheriff au Sky Ranch voisin. C'est le grand luxe.
On profite ensuite d'aller visiter une église construite sur la roche, la Holy Cross church, avec son architecture moderne. 

Puism, on se perd dans les routes sinueuses qui nous font découvrir des paysages de films de Western. Nous déposons les voitures et nous voilà partis à la recherche d'un spot pour prendre l'apéro acheté au supermarché du coin.
L'endroit est splendide et appelle certains à l'escalade. On aurait même une chance de croiser un ours comme indiqué sur des panneaux apposés un peu partout. Mais on est prêt à prendre le risque!
L'apéritif est festif: merci à Marcel de nous l'offrir grâce à sa bourde du jour!
Retour au Sky Ranch, jacuzzi, piscine et hop, il est temps de manger, enfin.
Quelle journée de Pâques!!!